Date limite : 30 juin 2024
Le prochain numéro de la Revue – à paraître fin 2024 – est consacré aux musées d’histoire.
Il s'agit d'une catégorie de musées qui, au niveau international, se combine avec les musées d'archéologie, à tel point que le comité international de l'ICOM est l'ICMAH, le Comité international des musées d'archéologie et d'histoire, alors qu'en Italie il est distinct et c'est le premier aspect sur lequel nous voudrions nous concentrer, en recherchant les raisons dans l’histoire des musées italiens et en posant explicitement la question de savoir si cette distinction a un sens aujourd’hui ou non.
La deuxième question est celle du périmètre à l'intérieur duquel comprendre une catégorie de musées beaucoup plus hétérogène que d'autres, à partir de son identification par l'UNESCO qui, ne serait-ce qu'à des fins statistiques, y inclut « les musées avec des collections de reliques historiques, mémoriaux, musées d’archives, musées militaires, musées dédiés aux personnages historiques, musées d’archéologie, musées d’antiquités, etc. » c'est-à-dire tous les musées qui visent à «présenter l'évolution historique d'une région, d'un territoire ou d'une province sur une période limitée ou longue ».
Krzysztof Pomian, il y a longtemps, en recherchant le moment où l'histoire entra dans les musées, non sans difficulté, entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, avait souligné avec acuité que, depuis lors, presque tous les musées pouvaient être considérés comme des musées d'histoire, malgré l'existence en leur sein de musées qui sont tels parce qu'ils se définissent comme tels. Quels critères adopter alors pour définir les frontières de cette galaxie, au sein de laquelle - clairement - des groupes émergent avec leurs témoignages distinctifs, depuis les musées militaires, jusqu'aux musées dédiés à des personnalités individuelles qui sont souvent des maisons-musées, jusqu'aux mémoriaux, semblables par certains côtés aux des monuments, tantôt à des « lieux de mémoire », jusqu'à des musées de site (comme les musées ou les centres d'interprétation des batailles, par exemple) ou encore des ensembles monumentaux qui se présentent comme des «musées de leur propre histoire» ?
Un autre aspect qui semble mériter d'être examiné est le nouveau caractère assumé par les musées d'histoire du XXe siècle qui, au lieu de glorifier le passé, soulignent sa négativité, se consacrant à ses moments les plus sombres, des guerres aux exterminations, bouleversant dans certains cas la mission même des musées créés, par exemple, pour célébrer les conquêtes coloniales, à travers des projets de « décolonisation ».
Comment et dans quelle mesure les musées consacrés aux horreurs du passé - on trouve aussi des musées consacrés à l'esclavage - parviennent-ils à devenir porteurs de valeurs opposées : la paix, la démocratie, l'égalité, la fraternité, les droits universels de l'humanité ? Et avec quels résultats, compte tenu de la situation actuelle dans laquelle la guerre et l’oppression sont une réalité de plus en plus proche de nous ?
Et aussi dans quelle mesure cette attitude de critique radicale du passé influence-t-elle les musées nationaux ou, d'une autre manière, a-t-elle empêché leur naissance au cours des dernières décennies, avec l'échec, par exemple, du Musée de l'Histoire de France voulu par le président Sarkozy et jamais né ? Dans quelle mesure un musée comme celui de l’Europe à Bruxelles représente-t-il une véritable alternative aux musées nationaux ?
Ce ne sont là que quelques-unes des questions qui peuvent être abordées, d'autres, nous l'espérons, pourront être abordées grâce aux propositions parvenues en réponse à cette demande de contributions.
Nous en ajoutons deux qui nous paraissent cruciales : aujourd'hui, la communication de l'histoire à destination du grand public dispose d'autres médias : du cinéma à la télévision, en passant par Internet notamment. Dans quelle mesure ces médias, avec leurs langages innovants et engageants, constituent-ils des concurrents gagnants pour les musées, les plaçant dans une position de sérieuse difficulté et en retrait des préférences du public ?
À cette question est en partie liée une dernière, peut-être la plus importante et la plus ouverte : comment communiquer l’histoire dans un musée, en s’émancipant des modèles traditionnels d’exposition de souvenirs ou de musées dans lesquels prévaut la communication écrite ?
Les contributions doivent parvenir à la direction scientifique de la revue (Giuliana Ericani : giuliana.ericani@gmail.com ; Daniele Jalla : daniele.jalla@hotmail.it) avant le 30 juin 2024.
Pour les règles éditoriales, voir https://www.libraweb.net/Norme.pdf
Les contributions ne respectant pas les normes éditoriales de l’Editeur ne seront pas acceptées.
La revue « The International Journal of Museum Studies » publie chaque année des numéros monographiques sur des thèmes choisis par la Direction et le Comité Scientifique, dont les textes, sélectionnés par le biais d'une procédure « d'Appel à communications », sont tous - sauf exceptions rares et justifiées - soumis à examen par les pairs en double aveugle. Dans le cas des exceptions précitées, c'est la Direction, en sa qualité collégiale, qui, après examen attentif, assume la responsabilité de l'acceptation des textes.